Paroles en mouvement
En retournant dans la ville qu’elle a quittée il y a dix ans, Alicia Harrison recherche ceux qui pourront lui parler du New York d’aujourd’hui. Ce sont de nouveaux américains, issus de l’immigration, qu’elle décide de rencontrer. Mais pas n’importe où. Sur leur lieu de travail, le taxi que chacun loue à la journée et conduit au quotidien.
Depuis le siège avant de passager, la réalisatrice filme sous le même angle des taxi-drivers venus de tous les continents. Ils évoquent leurs difficultés d’intégration mais surtout ce qui les amène à se sentir aujourd’hui des citoyens américains à part entière. Les événements qui ont lieu dans leur “maison sur roue”, comme le décrit l’un d’entre eux, constituent des moments siginificatifs dans la construction de leur nouvelle identité.
L’interview dans l’habitacle est un dispositif très souvent employé pour libérer la parole mais ici, le récit des témoins fait écho au décor de la ville. Tour à tour, joyeuse et animée ou plus calme et mélancolique, New York apparaît comme un personnage complexe à l’image de que ceux qui la traversent.
Etre ainsi transporté dans la solitude des chauffeurs permet de garder l’œil ouvert sur ce que l’on observe à travers le pare-brise et de réfléchir aux limites de l’american dream.