Vincent Thabourey
Après des études universitaires en cinéma et audiovisuel (DEA histoire du cinéma et DESS production), Vincent Thabourey développe des actions de valorisation et d’accompagnement des films d’auteurs en partenariat avec les distributeurs et les exploitants de salles de cinéma (Agence pour le Développement Régional du Cinéma – Cinémas du Sud, réseau de salles Art et Essai en Région PACA).
Depuis 2003, il est critique de cinéma à la revue Positif, auteur d’un ouvrage sur les publics du cinéma à l’heure du numérique, formateur et conférencier cinéma. Il a été également lecteur de scénarios pour le Centre national de la Cinématographie et l’association Equinoxe. Diplômé de l’atelier scénario de la FEMIS en 2013, il développe actuellement un scénario de long-métrage.
Son intervention lors 2ème atelier du 16 au 18 juillet à Prads (04) :
Le métier de critique de cinéma
Argumenter, analyser, commenter, la tâche du critique de cinéma est complexe. Ne pas raconter l’histoire, déjouer les formules choc, se défier du matériel de promotion, éviter de se faire plaisir au détriment du film, les écueils sont nombreux. Etre critique, c’est d’abord respecter l’œuvre, voir le film (parfois le revoir) en s’abandonnant dans le récit pour s’en extraire et y replonger sans retenue. Cette étape est décisive car une bonne critique, en tous les cas une critique juste, doit se baser de manière très concrète sur ce que l’on voit et ce que l’on entend. Etre spectateur, agir en spectateur de cinéma, permet d’organiser un discours sur le film, d’étayer un point de vue qui va s’inscrire ensuite dans une histoire du cinéma et des références.
Il n’existe pas de méthodologie de la critique de cinéma. Chaque film induit son mode de pensée, entraînant le critique du côté de la mise en scène, du scénario, du montage, de la direction d’acteurs… Au critique de proposer une approche polyphonique de l’œuvre, d’en faire entendre la petite musique, d’en débusquer les forces et les faiblesses sans omettre le plaisir de l’écriture. Etre dans la nuance ou dans l’outrance, la ligne médiane n’existe pas. Il faut accepter de mêler la rigueur intellectuelle à la subjectivité pure. Après tout, le critique n’est jamais qu’un spectateur de plus, mais un spectateur agissant.